L’implantation de commerces dans les zones de voyage, et plus particulièrement les gares, a le vent en poupe et les enseignes de luxes comme les commerces de proximité et entreprises de services l’ont bien compris.
# 1 gare, 1000 opportunités
La vraie force de ce nouveau modèle économique est avant tout l’existence de flux de personnes importants de manière régulière qu’il est donc tout à fait possible d’anticiper : la SNCF transporte par exemple 10 millions de personnes par jour en France et une gare d’envergure comme celle de Saint-Lazare à Paris voit passer environ 450 000 personnes par jour. C’est autant de consommateurs potentiels et une cible de premier choix pour les commerces en gares.
La SNCF joue un rôle majeur dans la redynamisation des gares et des espaces. Elle veille notamment à améliorer le niveau de confort des passagers dans ses espaces afin qu’ils soient enclins à y passer du temps, à apprécier y passer du temps, aient tendance à s’y attarder et donc peut-être consommer. C’est notamment pour cela que de plus en plus de gares proposent désormais des accès Wifi gratuits.
Pour un commerce, être situé dans une gare est désormais devenu un emplacement stratégique car cela permet d’atteindre de manière récurrente un très grand nombre de consommateurs potentiels. Le challenge est de répondre aux besoins d’une clientèle pressée et en transit : presse, cadeaux locaux, restauration rapide ou à emporter, buffets, restaurants haut de gamme, libraires, banques, massages, pressing, esthéticiennes, cordonniers, espaces de coworking, salles de sports, enseignes de prêt à porter, parfumeries… il y en a pour tous les goûts !
Enfin, les commerces en gare se veulent également très rentables puisqu’ils voient notamment leur surface de vente réduite de moitié afin de s’adapter au modèle économique. Les rendements y sont jusqu’à deux fois plus élevés que dans les centres commerciaux dit classiques d’où la dénomination d’Eldorado !
# Un Eldorado pour commerciaux aguerris
Ce fameux El Dorado répond néanmoins à des règles de fonctionnement précises et à une certaine culture. Tout d’abord, un commerce souhaitant s’installer dans une gare devra répondre à un appel d’offres public pour espérer décrocher une concession d’une durée allant de 5 à 10 ans.
Deuxièmement, les conventions d’occupation sont temporaires et ne donnent pas droit à la propriété commerciale du local. Le commerçant n’est donc pas propriétaire, il ne peut pas revendre et n’a pas d’autre choix que de rentabiliser son investissement durant la durée du bail conclu.
Enfin, il devra s’adapter à des horaires ainsi qu’à une clientèle particulière. Les commerces sont généralement ouverts tous les jours de 7h à 20h afin d’être prêts pour les clients aux heures d’affluence. Ils devront notamment s’entourer d’experts de la vente très réactifs afin de pouvoir satisfaire une clientèle généralement pressée et/ou encombrée par ses bagages.
Vous l’aurez compris, la gare se définit désormais comme le nouveau « hub urbain » qui connecte les hommes et les flux commerciaux. Néanmoins, c’est un commerce particulier à la clientèle particulière qui répond à des règles juridiques et culturelles à la fois c’est pourquoi il faut bien y réfléchir avant de vous lancer.